Clichy ou Evra ?

L'équipe de France qui débutera l'Euro face à l'Angleterre, le 11 juin, est connue ou presque. Rare incertitude, le poste de latéral gauche que se disputent Patrice Evra et Gaël Clichy. S'il tient la corde grâce à son expérience du haut de ses 31 ans et 40 sélections, le Red Devil a vu le Citizen réaliser un match abouti face à la Serbie. Une forme du moment suffisante pour permettre à l'ancien d'Arsenal de faire pencher la balance en sa faveur ?

Qui de Clichy ou d'Evra accompagnera Rami et Mexès contre l'Angleterre ? (Reuters)

Il est des postes où le doute subsiste quant à l'identité du titulaire au moment d'entrer dans le vif du sujet à l'Euro. Celui de latéral gauche en fait ainsi partie, Patrice Evra et Gaël Clichy se disputant une unique place. Parti avec une longueur d'avance de par son expérience, le Red Devil a pourtant perdu des points face au Citizen depuis le coup d'envoi des matches préparatoires. Aligné lors du succès poussif enregistré par les Bleus contre l'Islande (3-2), l'ancien Monégasque ne s'est pas montré à son avantage en étant impliqué sur les deux buts adverses, quand l'ex-Gunner est apparu tranchant quatre jours plus tard face à la Serbie (2-0).

Une différence de rendement qui sème le doute dans une hiérarchie qui semblait pourtant établie. "Aujourd'hui, la hiérarchie est là, concédait de son propre aveu Clichy le 19 mai dernier, avant d'en appeler à l'histoire de l'équipe de France. C'est à moi de faire le maximum pour avoir mes chances. En 1996, durant l'Euro, Lilian Thuram et Bixente Lizarazu sont entrés dans l'équipe durant la compétition, et ils y sont restés pendant dix ans. On parle de "Monsieurs" du football français, mais ça veut dire que la porte reste ouverte pour un joueur en forme durant la compétition. Mon rôle est d'être la meilleur doublure si on me le demande, et le meilleur n°1 si on me le demande. Je ne me pose pas de question, c'est ce que j'ai fait cette année avec City. On voit où ça m'a mené."

Expérience contre forme du moment

De la parole aux actes, il y a un pas que le récent champion d'Angleterre a franchi face aux ouailles de Sinisa Mihajlovic, Clichy jouant un rôle actif sur l'ouverture du score des Bleus avec un centre plongeant repoussé par le dernier rempart serbe qui amènera le but de Franck Ribéry. Une prestation qui ne s'est pas limitée à ce fait de jeu, le Toulousain faisant admirer en de nombreuses occasions ses qualités de vitesse tout en faisant preuve d'une solidité défensive rassurante. Suffisant pour griller la politesse à Evra, apparu émoussé contre les modestes Islandais, loin de sa promesse faîte le 22 mai dernier de se montrer "costaud" ?

Laurent Blanc, lui, n'a pas souhaité faire de comparaisons entre les deux hommes, préférant analyser les choses dans leur ensemble en conférence de presse au terme du match contre la Serbie, le 20e de rang sans défaite pour les Bleus: "Le seul problème avec vous, c'est que tout est remis en cause après un match. Un joueur est au fond du trou après un match moyen, et il est titulaire après un bon match... Il faut avoir une analyse un peu plus globale des choses." En partant de ce principe, l'expérience internationale d'Evra, qui compte 40 sélections contre 12 pour son concurrent, est un atout indéniable. La forme du moment, érigée en principe absolu par Blanc depuis sa prise de fonctions, elle, est davantage favorable à Clichy. En attendant de savoir qui débutera face aux Anglais le 11 juin, le dernier match amical des Tricolores, programmé mardi au Mans contre l'Estonie, devrait permettre d'y voir plus clair, Blanc ayant prévu d'aligner le onze qui débutera le tournoi continental.