Montpellier a tremblé. Avant d'exulter. Alors qu'un seul point suffisait à leur bonheur, les Héraultais ont fait mieux que cela à l'occasion de leur déplacement sur la pelouse d'Auxerre, une formation bourguignonne dernière du classement et d'ores et déjà condamnée à évoluer à l'échelon inférieur la saison prochaine avant cette 38e et ultime journée de Ligue 1. Une levée que tous les amoureux du MHSC n'oublieront jamais, tout comme ce dimanche 20 mai 2012, qui restera comme le jour où Montpellier a conquis le premier titre de champion de France de son histoire.
Une première couronne hexagonale coiffée qui sonne comme la récompense logique de la formidable saison accomplie par Vitorino Hilton et ses coéquipiers. "Une saison historique" même, à en croire la banderole déployée par les nombreux supporters héraultais ayant fait le déplacement dans l'Yonne. Difficile, au vu des évènements, de ne pas leur donner raison alors que le collectif montpelliérain aura réussi à imposer sa loi tout au long de cette saison 2011-2012, bien aidé par les apports indéniables du créateur Younes Belhanda et de l'artificier d'Olivier Giroud, co-meilleur buteur du championnat avec 21 réalisations.
Sur la pelouse de l'Abbé-Deschamps, l'attaquant international français n'a pas eu à s'employer, bien surveillé il est vrai par l'arrière-garde de l'AJA. Le Marocain, lui, a retenu son souffle depuis les tribunes, suspendu qu'il était pour ce dernier rendez-vous de la saison. Car ce choc des extrêmes n'a pas ménagé le palpitant des Montpelliérains, eux qui ont, douze minutes durant, envisagé le pire. La faute à l'ouverture du score des locaux, Olivier Kapo profitant d'un corner botté par Roy Contout pour placer le cuir hors de portée de Geoffrey Jourdren d'une tête décroisée, cinq minutes après la fin de la grève et l'arrivée de supporters icaunais très remontés dans les travées de l'enceinte auxerroise (1-0, 20e).
Malgré le chaos...
Mené, le MHSC n'en reste pas moins dominateur. Et sa supériorité sur l'aire de jeu ne tarde pas à se matérialiser en but. Servi sur le côté droit par un Rémy Cabella inspiré, Souleymane Camara centre fort devant le but auxerrois et offre une passe décisive à John Utaka, qui ne se fait pas prier pour égaliser d'un plat du pied droit (1-1, 32e). Les Héraultais sont alors de nouveau maîtres de leur destin. Un destin glorieux pris en otage par les agissements de certains supporters icaunais qui arrosent la pelouse de projectiles, entraînant une courte interruption des débats en début de seconde période avant une bien plus longue à vingt minutes du terme, le temps d'évacuer la tribune Leclerc bas.
Le jeu reprendra finalement au moment où les autres rencontres se termineront. Les Parisiens, vainqueurs à Lorient (2-1), se muent alors en téléspectateurs attentifs et espèrent un faux-pas héraultais. Qui ne se produira pas, Utaka libérant Montpellier d'un tir en pivot du pied gauche sur corner (1-2, 76e) tout en offrant à Louis Nicollin sa plus grande émotion en trente-huit années de présidence. Et une nouvelle coupe de cheveux, le truculent homme fort du MHSC s'étant engagé à arborer une crête en cas de titre de champion de France de ses troupes. C'est désormais une réalité.
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