dimanche 9 septembre 2012

Brûlures d'estomac : quels examens pratiquer ?

Si la brûlure d'estomac est typique, les signes d'alarme absents et que l'on a moins de 50 ans, on peut se traiter au coup par coup. Mais au premier symptôme "discordant" ou lorsque le traitement est inefficace, on consulte. Et on se laisse "explorer" s'il le faut.
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Les conditions des examens que peut et doit prescrire le médecin s'il les juge nécessaires sont parfaitement codifiées.

Les raisons d'une exploration complémentaire

Examens15 à 20 % de la population en France souffrent d'un reflux et de ses manifestations les plus habituelles (brûlures et remontées acides). En l'absence de soins, le risque est de souffrir de lésions inflammatoires de l'oesophage, modérées puis sévères. Mais parfois, ces lésions même sévères peuvent ne se manifester que par des symptômes mineurs et en particulier peu de brûlures. C'est dire la difficulté pour le médecin d'apprécier la "gravité" du problème sur les seuls examens (palpation et le reste) et l'interrogatoire.
Comme il est impossible de proposer une endoscopie digestive à toutes les personnes qui se plaignent de brûlures, des règles de prescription de ces explorations ont été consensuellement établies. Ainsi, en deçà de 50 ans, sur des symptômes typiques et en l'absence de signes d'alarme (un amaigrissement notamment), un traitement est donné sans autre forme de procès.

L'endoscopie digestive haute, l'examen de choix

En revanche, toujours sur des signes typiques, lorsque le patient est âgé de plus de 50 ans ou un signe d'alarme présent (perte de poids, perte d'appétit, saignement digestif haut et/ou anémie), en cas de résistance au traitement ou de récidive à l'arrêt de celui-ci, l'endoscopie s'impose (c'est le médecin qui décide) pour faire un diagnostic de certitude d'une oesophagite par reflux et écarter l'hypothèse d'un cancer (dont le RGO est effectivement un facteur de risque).
C'est un hépato-gastro-entérologue qui est habituellement aux manettes : il introduit un tube souple dans l'œsophage. Ce qui lui permet d'explorer de l'intérieur la paroi du tube digestif et d'y faire des prélèvements (biopsies) multiples suivant un protocole précis, sous une courte anesthésie, locale ou générale. Le traitement pourra ensuite être revu "à la hausse", les inhibiteurs de la pompe  protons (IPP) permettant de cicatriser les lésions d'oesophagite. Une surveillance endoscopique plus rapprochée peut être requise en cas d'endobrachyoesophage (la muqueuse se transforme, devenant semblable à celle de l'estomac). L'endoscopie haute (la fibroscopie oeso-gastro-duodénale) est en tout cas la méthode la plus sûre pour détecter les complications d'un reflux.

La pHmétrie, au compte-gouttes

La pHmétrie (la mesure en continu du pH, témoin de l'acidité oesophagienne grâce à une sonde introduite in situ) évalue le temps d'exposition de l'oesophage à l'acide, qui est a priori plus élevé en cas de reflux, d'objectiver donc les raisons de la brûlure. Cette mesure peut encore aider à faire la relation entre un symptôme de reflux atypique (comme une voix enrouée, une toux chronique, un hoquet, etc.) et le reflux acide.
Cela dit, cet examen permet d'identifier un reflux chronique sur un oesophage indemne de lésions uniquement et a contrario ne met pas en évidence d'exposition acide anormale pour un tiers environ des oesophagites pourtant documentées par une endoscopie... Ce qui en limite l'intérêt et justifie que l'on fasse dans tous les cas d'emblée une endoscopie.
Dr Brigitte Blond - Le 27 août 2008

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