"Quand on vient du 125, le poids de la moto et le frein moteur sont assez étranges. Il a fallu régler la moto, surtout au niveau des suspensions, pour que je sois en confiance, que je sente mieux le grip des pneus et que je puisse me lâcher un peu plus." a l'issue des premiers tests officiels de la saison 2012, début février à Valence, Johann Zarco prenait tout juste conscience du gouffre qu'il avait franchi pour passer de la catégorie 125cc aujourd'hui disparue à la classe Moto2. Passé son premier Grand Prix, mi-avril à Losail, la surprise était toujours de mise: "J'ai pu me rendre compte que c'est complètement différent du 125cc. Les adversaires sont beaucoup plus costauds même si j'ai réussi à me battre et à m'imposer pour doubler et gagner quelques places. En Moto2, il faut vraiment avoir une autre intensité de concentration et être beaucoup plus combatif."
Un mois et deux courses plus tard, le vice-champion du monde sortant de la catégorie d'entrée a beaucoup appris, et beaucoup mûri. 12e en nocturne au Qatar malgré une chute en qualifications et une 19e place sur la grille, 10e en Espagne après avoir dégringolé au 18e rang dans le tout premier tour, l'Avignonnais a atteint un palier inespéré en un mois seulement d'apprentissage, se classant quatrième du Grand Prix du Portugal, le 6 mai dernier, non sans avoir bataillé pour le podium. "A Estoril, je me sentais bien sur la moto, j'étais vraiment très à l'aise, confie l'intéressé sur le site officiel du MotoGP. On a d'abord essayé de bien tourner sans trop toucher à la moto et une fois que nous avons réalisé de bons chronos, on a commencé à faire de petites modifications qui nous ont permis de suivre les meilleurs pilotes."
Victime de l'usure du pneu arrière de sa Motobi, Johann Zarco n'a pu soutenir la comparaison des Marc Marquez, Pol Espargaro ou Thomas Lüthi sur la fin du Grand Prix lusitanien, mais il a su résister jusqu'au bout aux assauts d'Andrea Iannone, tout en faisant la nique à des pilotes de renom tels que Toni Elias - le champion 2010 - Alex De Angelis, Julian Simon, Mika Kallio, Bradley Smith... "A Estoril, j'ai pu me bagarrer avec les meilleurs et c'était un vrai bonheur. Pour le prochain Grand Prix, en France, j'espère être performant lors des essais et des qualifications, pour ensuite avoir l'opportunité de les suivre en course. Si on y arrive à nouveau, on pourra vraiment être satisfait", souffle l'espoir tricolore du team JiR.
Au Mans, Johann Zarco sera sans conteste attendu au tournant, par le public comme par ses adversaires, lesquels ont appris à le connaître en l'espace de trois Grands Prix. Pas question pour autant de tirer des plans sur la comète. "Je ne me sens pas encore en mesure de jouer le podium, avoue-t-il. Il me faut davantage d'expérience. Etre plus à l'aise sur la moto et mieux connaître ses limites." Cette 600cc 4-temps, comparée à son ancienne 125cc 2-temps, l'Avignonnais ne l'a pas encore domptée. Mais il a déjà gagné toute l'estime de son patron. "Johann a beaucoup appris des autres au sujet de la course en Moto2 et au sujet de la Motobi. A Estoril, c'était la première fois qu'il roulait dans le rythme des leaders. Ce fut une bonne expérience pour lui, dixit Gianluca Montiron dans les colonnes de La Provence. Nous pouvons nous montrer enthousiastes pour notre projet en Moto2 car nous avançons dans la bonne direction... Avec des ambitions raisonnables..." Déjà sixième au classement général, Johann Zarco ne restera sans doute pas longtemps raisonnable dans ses ambitions...
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